• Dans l'amour et l'espérance, construisons notre église

    ANALYSE DU THÈME PASTORAL 2013-2014

     

     

    En cette année, des défis sacrificiels nous attendent.

     

                C’est le 22 juin 2013 en la paroisse Saint Esprit de Mockeyville, à Grand-Bassam que Monseigneur Raymond AHOUA a annoncé le thème de l’année pastorale 2013-2014 : « Dans l’unité et dans l’espérance, construisons notre Église. » C’est un thème riche de sens à telle enseigne que nous ne pouvons pas rester indifférents. Il nous faillait partager la signification de ce thème qui nous est un appel impératif, qui de la singularité, de l’individualité à la pluralité et à l’universalité, nous interpelle pour la construction de notre Église, en tant que communauté, en tant qu’édifice. Les lignes qui suivent essayeront de mettre en lumière les contours de ce thème pour nous orienter, et nous permettre de mieux le vivre enfin de relever les défis qui s’annoncent, et qui semblent être sacrificiels. Pour notre analyse, nous nous attarderons sur « l’unité », « l’espérance » et « construisons ». Ces mots seront le leitmotiv de notre analyse.

                 « Dans l’unité et l’espérance, construisons notre Église », de cette phrase bi-significative en découlent deux propositions. La première proposition : «  Dans l’unité, construisons notre Église », et la seconde : « Dans l’espérance, construisons notre Église ». Nous faisons ce découpage propositionnel dans le but d’« aiser » le cheminement de notre réflexion. En effet, nous avons une conjonction de coordination (et) reliant « l’unité » à « l’espérance », or ces deux mots renferment en eux deux idées différentes. C’est-à-dire que « l’unité » diffère de « l’espérance ». D’où les propositions susmentionnées. Ces deux idées coordonnées sont mises en apposé par l’emploi de la virgule (,), et influencent le verbe « construisons », conjugué à l’impératif présent de l’indicatif. Le tout est donc introduit par une préposition de lieu (dans). Cette préposition désigne ici, c’est-à-dire son emploi dans le thème, une situation, un état, une disposition où une personne quelconque occupe, est, se trouve….pour dire qu’en cette année, l’évêque et le diocèse veulent voir ses chrétiens unis et espérants. « L’unité » et « l’espérance » sont la situation, l’état, la disposition dans lequel/ laquelle doivent se trouver les chrétiens en cette année.

                 « L’unité » est le caractère de ce qui est un, singulier. Parler de l’unité revient à parler de la pluralité, de l’universalité en un, c’est-à-dire que plusieurs personnes venant d’origines différentes décident de mettre leurs capacités, leurs dons, leurs projets ensemble pour un seul but, un seul objectif, celui du groupe. L’unité, c’est « tous pour un ; un pour tous », pour reprendre le slogan de D’Artagnan et les trois Mousquetaires. L’unité implique alors que nous partons de la singularité, de l’individualité pour aboutir à la pluralité, à l’universalité en un. En d’autres mots, que l’individu singleton met au profit de la communauté ses capacités intellectuelles, physiques, morales, financières, etc.…. Pour qu’il y ait « unité », il faut plusieurs personnes et que les idéaux personnels convergent vers le même but, ou l’objectif doit être commun à ces plusieurs personnes décidées de s’unir. Être chrétien, c’est décider d’être avec d’autres personnes qui ont décidé de suivre le Christ. C’est dire que le Christ est ce que les chrétiens ont de commun. Pour le Christ, nous sommes un ; d’où l’unité (1 Corinthiens 12,12-27). L’unité de l’année pastorale 2013-2014 est un rappel du thème de l’année pastorale précédente. Nous devrons nous unir ; nous devrons être un. Cependant, l’objectif commun en cette année pastorale est la construction de « notre Église », notre maison. Notre maison, avons-nous dit ; et bien, parce qu’il s’agit de la maison de toi, de moi, de lui, d’elle, et de nous et de vous ; parce que c’est « notre maison ». Vous voyez que l’adjectif possessif « notre » n’est pas d’un emploi fortuit, car il implique la possession d’une chose, d’un être par plusieurs personnes. La chose possédée par l’ensemble des chrétiens de Grand-Bassam est bien sûr l’Église, surtout sa construction. Ce n’est plus l’affaire d’une seule personne mais de tous. Même si c’est l’affaire d’une seule personne, parce que c’est elle l’argentier ; elle a au moins besoin des apports des autres. Et lorsqu’il y a apports des autres, on ne parle plus de la singularité, de l’individualité mais de la pluralité, de l’universalité, de la communauté, en un mot de l’unité. Extirpons donc nos préjugés, de notre singularité pour nous mettre ensemble afin de construire « notre Église ».

                 « L’espérance » est le caractère de ce qui est « espérer » ou autrement est l’action d’espérer. Nous ne parlons pas d’espoir, car « l’espoir » s’inscrit dans le quotidien humain, matériel…, or l’espérance, c’est sa dimension eschatologique qui est mise en évidence ici. Certes, le diocèse a l’espoir en les apports de tout un chacun de nous pour la construction de notre Église ; mais ce que veut susciter l’évêque, c’est croire que l’Église est déjà construite même si ce n’est pas le cas au moment où nous analysons ce thème. Croire que notre 2glise est construite relève de l’espérance, et de l’espérance la foi (Hébreux 11). Notre 2glise, notre communauté, notre maison de prière n’est plus un mythe mais une réalité voire une espérance ; parce que les chrétiens de Grand-Bassam ont décidé de conjuguer l’effort individuel en un pour bâtir la maison commune, notre communauté visible. Croire que notre Église est construite relève de l’action, de la participation de tous car « la foi sans les œuvres est une foi morte » (Jacques 2,17). Espérer, c’est posséder, avoir déjà ce qu’on projette posséder ou avoir. Depuis des années, les chrétiens de Grand-Bassam ont voulu de tout leur cœur posséder une cathédrale digne de l’histoire de leur diocèse et à la statuaire de leur foi ; mais aujourd’hui nous avons cette Église non imaginaire, réelle qui sort de la terre à la place Saint Esprit de Mockeyville de Grand-Bassam. La Cathédrale est visible, palpable, et elle se construit devant nous, sous nos yeux grâce à l’unité de notre effort. Certains chrétiens ont voulu toute leur vie toucher  cette Église mais sont allés sans jamais la toucher ; mais ils avaient dans leur cœur la certitude qu’elle était là devant eux. Pour cela ils ont donné de tout d’eux pour la construction de l’Église. C’est cela l’espérance ; croire qu’on a déjà ce qu’on veut et se donner de tout pour ce qu’on veut. Croire que cela est possible et sans chercher à philosopher sur l’existence de Dieu, et se donner les moyens pour réaliser cela, relève de l’espérance. C’est donc de cette espérance que le diocèse attend des chrétiens en cette année.

                C’est avec « construisons » que nous parlerons de l’impératif. En effet, « construisons » est conjugué à l’impératif présent de l’indicatif impliquant non pas un ordre mais une obligation, un devoir. « Construisons notre Église » devient une obligation, un devoir pour nous. D’ailleurs « construire » est un verbe d’action demandant des efforts, que chacun se meut, bouge… Un ordre est discutable et refusable or une obligation implique une contrainte personnelle voire impersonnelle. Qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleut, qu’il « soleille », il faut que « notre Église » soit construite en cette année. C’est un impératif, une nécessité obligatoire pour nous, et cela s’impose, quel que soit le cours des événements, nous devons construire notre Église. C’est pourquoi à l’entrée du jeu nous avons dit que les défis semblent être des défis sacrificiels. Chacun de nous doit se sacrifier, sacrifier sa singularité, son individualité pour l’ensemble, pour la pluralité, pour l’universalité afin de construire « notre Église » dans l’unité et l’espérance. Oui chacun doit se sacrifier, donner tout de lui, s’il veut voir construire « notre Église », la maison de tout un chacun. Et le diocèse demandera en cette année le sacrifice, le don total de tout un chacun car « la foi sans les œuvres est une foi morte ». Notre Église sera le témoignage de notre espérance, de notre foi et de l’ampleur notre unité, chrétiens de Grand-Bassam.

    Ceci est donc une analyse du thème pastorale 2013-2014, le samedi 28 septembre 2013 en la paroisse Saint Esprit de Mockeyville, l’évêque nous attend pour nous donner les orientations et les perspectives de ce thème. Soyons donc tous présents pour mieux appréhender ce thème, riche en signification.

     

    BOUATENIN Adou


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