• Présenté par :                                                   Séminaire animé :
    Adou Valery Didier Placide                                   Dr. Hélène N'GBESSO
    BOUATENIN                                                      Maître assistante






    Année universitaire
    2009-2010




































    Mini mémoire de Maîtrise
    Option : Poésie et quête de connaissance














    Année universitaire
    2009-2010




    SOMMAIRE



    Introduction 3-4

    Partie I : DERVAIN et l'Afrique 5

    I- L'image de soi de DERVAIN 6

    II- La vision de DERVAIN de l'Afrique 9

    Partie II : DERVAIN et la négritude 13

    I- DERVAIN : africaniste ou négritudien ? 14

    II- La négritude de DERVAIN 18



    Conclusion 21

    Bibliographie 22



    Tables de matières 23




    INTRODUCTION



    « La poésie, exploration du monde et de la vie est comme la science, au cœur de la connaissance [et] la connaissance est l'aboutissement provisoire d'un processus, celui de l'appropriation d'un objet, d'un fait, d'un phénomène, d'une manière de comprendre. Elle est médiatisée par un savoir antérieur qui s'incarne dans différents discours. Par eux transite l'intentionnalité de l'énonciateur, sa tentative de produire, de manipuler, d'organiser, de recevoir et de manifester un savoir »1. Tous les discours possèdent une dimension cognitive, régie selon Barthes par au moins trois forces : mathesis, mimesis, semiosis. C'est-à-dire le savoir, la représentation et la reproduction de sens. La poésie a ceci de particulier qu'elle exerce ces trois forces sur les matériaux discursifs eux-mêmes « parce qu'elle met en scène le langage [..] »2. Le langage, pour beaucoup de théoriciens, est le substitué du discours, et G.E Sarfati d'affirmer que « le discours est le langage mis en action ; la langue assumée par le sujet parlant »3 ou quand l'individu se l'approprie « [il] se tourne en instance de discours »4. Le discours pris comme texte sera l'objet de recherche de plusieurs théoriciens car l'analyse d'un texte, surtout de « la production poétique ne correspond pas forcement aux idées qu'on a sur elle [...]. Mise en scène discursive de l'expérience de la vie, la poésie est inséparable de la connaissance »5. Elle devient alors un outil de la quête de connaissance, le lieu même où se constitue peu à peu cette connaissance qui passe par la recréation du monde par le poète. La poésie, écrivit Novalis, « met en mouvement le fond de l'âme »6 du poète.
    Acceptant que la connaissance de l'être et du monde peut passer par le faire, par l'acte de l'écriture, et que c'est dans le lyrisme qu'on exprime ses émotions et qu'on saisit l'homme comme l'affirme Hermann Broch7 : « Il faut représenter l'homme dans toute sa gamme de
    ses expériences vécues, en allant de ses possibilités physiques et de ses sentiments au domaine moral et métaphysique, d'où un appel immédiat au lyrisme, seul capable d'en fournir l'expression ». Et aussi parce qu' « un poème est, à nos yeux, réalité vivante, et aucune entreprise ne se justifie, qui a pour résultat de désintégrer et de tuer la vie qui l'anime »8, nous avons jugé bon de montrer à travers deux poèmes de UNE VIE LISSE ET CRUELLE qu'Eugène DERVAIN, l'auteur de l'œuvre en question, est soit un africaniste soit un négritudien. UNE VIE LISSE ET CRUELLE9, d'où sont extraits nos deux poèmes intitulés À MA TANTE QUI DECOUVRIS L'AFRIQUE EN 1965 (pp.25-27) et DUEKOUE (pp.31-32), est un recueil de poèmes, édité en 1999 par EDILIS en Côte d'Ivoire, qui traduit la puissance de la parole libérée.


    1- Annie BRISSET, la poésie pense : une modalité assomptive de la connaissance.
    2- Roland BARTHES, Parole, pp 17,19-20
    3- G.E Sarfati, Précis de pragmatique, Paris, NATHAN,
    4- Emile BENVENISTE
    5- Cf. note 1
    6- Idem, Novalis que cite Annie BRISSET
    7- BROCH Hermann, Genèse du livre, les Irresponsables. Tr. A. Picard, Paris, Gallimard, p.290
    8- Marcel TOWA, Leopold Sedar Senghor: Negritude ou Servitude? , Yaoundé (Cameroun), Edition CLE, p.9
    9- Eugène DERVAIN, UNE VIE LISSE ET CRUELLE, Abidjan, EDILIS, 1999 : œuvre d'où sont extraits nos textes supports (le corpus de notre mini mémoire)
    .
    A chaque poème, le lyrisme des mots, dans leur reprise, leur répétition, leur opposition est tout un style à travers lequel le poète réveille les souvenirs de sa vie, depuis Aragon, Eluard, A. Spire, Césaire, Hampaté Bâ et bien d'autres, et exprime ses préoccupations profondes pour l'Afrique.
    Pour notre travail, il nous faut une méthode ou des méthodes, et parmi les méthodes qui s'offrent à nous celle qu'il faut retenir pour le travail sans perdre « la signification générale et l'articulation interne »10 des poèmes en est la difficulté rencontrée lors de notre investigation car « l'étude d'une œuvre poétique peut être abordée de multiples façons, dont certaines semblent faites pour permettre d'en éluder la signification. Tout discours, et spécialement tout discours poétique s'offre comme une totalité organique et signifiante. C'est la totalité qui signifie et chacune de ses parties composantes ne tire son sens que de cette signification globale »11.
    Par quelle(s) méthode(s) pouvons-nous explorer le sujet que nous nous sommes proposé : « Eugène DERVAIN : un africaniste ou un négritudien ? » ?
    Comment les deux poèmes proposés peuvent-ils expliciter notre sujet ?
    Qu'est-ce qu'un africaniste ou un négritudien ?
    Eugène DERVAIN est-il un africaniste ou un négritudien au sens premier des termes ?
    Pour répondre aux différents problèmes spécifiques de notre sujet, nous nous sommes proposés de saisir le poète dans son propre discours à travers la théorie de l'énonciation, et sans oublier « la psychologie individuelle de l'auteur »12 à travers la psychocritique. Ces deux méthodes qui nous semblent fiables pour appréhender « la signification et l'articulation interne »13 des poèmes seront renforcées par une synthèse explicative. Pour mieux saisir donc ces méthodes à travers les deux poèmes susmentionnés nous verrons successivement l'image de soi de DERVAIN, la vision de DERVAIN de l'Afrique, DERVAIN : un africaniste ou un négritudien ? Et la négritude de DERVAIN



















    10- Cf. note 8, p.3
    11- Idem
    12- Ibidem
    13- Ibid























    PARTIE I : DERVAIN ET L'AFRIQUE


























    I- L'IMAGE DE SOI DE DERVAIN



    L'image de soi, c'est la projection que tout sujet parlant en situation de communication fait de lui dans son propre discours ; c'est une opinion qu'on bâtit sur soi- même dans son propre discours. Autrement dit c'est l'inscription de tout usager de la langue dans son propre énoncé. Selon la thèse de Paul Grice, que cite le professeur Bohui Hilaire dans son cours, « un énoncé, dans certaines situations de discours peut transmettre infiniment plus d'informations au destinataire du message que son sens littéral ne le laisse penser »1 or la poésie est avant tout un énoncé adressé à une tierce personne. Pour saisir donc cette image de DERVAIN, nous allons identifier dans le corpus (les poèmes sur lesquels nous travaillons)2 les manifestations de l'inscription du poète dans son discours et puis analyser le corpus à travers eux pour montrer que le poète se voit comme un apatride et comme un africain.

    1- COMME UN APATRDE

    Un apatride, pouvons-nous dire avec désinvolte, c'est un « sans patrie ». Un apatride est une personne qui n'a pas ou qui n'a plus de nationalité. Dire qu'Eugène DERVAIN est un apatride, c'est dire qu'il n'a pas de nationalité ou qu'il n'a plus de nationalité. Ce n'est pas nous qui le disons mais sa présence dans son énoncé nous le fait dire. En effet, le poète est présent dans les deux poèmes3 par les indices d'énonciation.
    Le poète, par l'emploi des indices de personne et de possession, s'implique dans son discours et se laisse saisir comme une personne qui n'a pas de patrie ou de nationalité. Il quitte tôt « la CARAIBE qui en silence prie »4 avec sa tante pour l'Afrique. Et là-bas, il sait qu'il est « étranger »5 et que l'Afrique est « une terre étrangère »6 à lui.

    1- Pr. BOHUI Hilaire, cours sur le discours ; la pragmatique : une approche en analyse, dispensé aux étudiants de maîtrise à l'Université de Cocody, année 2009-2010.
    2- Cf. note 9, p.3
    3- Idem
    4- A MA TANTE QUI DECOUVRIS L'AFRIQUE EN 1965, vers 3, p.26 d'une vie lisse et cruelle
    5- Idem
    6- Ibidem
    Il dit « je suis né loin d'elle »7. Mais dans le deuxième poème8, Eugène DERVAIN reconnaît qu'il n'est « pas étranger »9.
    Nous sommes perplexes devant la confusion créée par Eugène DERVAIN. Cependant, le premier corpus10 est révélateur. Dans ce poème, DERVAIN n'est autre qu'une personne étrangère : « Personne n'a jamais dit que ce pays est nôtre »11. Le pronom possessif « nôtre » implique DERVAIN et sa tante, et dit que l'Afrique n'est pas la leur. Un peu plus loin, DERVAIN renie la couleur de sa peau : « Le hasard des courants a dilué ma peau »12, et accuse un certain « on » de l'avoir prêté « une couleur indécise ».13
    L'adjectif qualificatif « indécise » précise la subjectivité du poète. Il doute de sa race, de sa nationalité. Il est incertain. Ce « subjectivème » trahit donc la personnalité et l'image du poète. Le même pronom impersonnel « on » est toujours au banc des accusés. C'est lui encore que le poète accuse pour justifier le fait qu'il n'a pas de nationalité : « quand on vous persuade que la race fait la nation »14. Si « la race fait la nation » comme il le dit, alors nous disons qu'il refuse sa nation car le verbe « persuade » est le fait d'intimider, le fait d'essayer de convaincre, or Eugène DERVAIN n'est pas convaincu que « la race fait la nation ». Le fait de renoncer à la race, à la couleur de sa peau implique le renoncement de la nation. Il renonce donc à la nationalité et devient du coup un apatride.










    7- Cf. note 4, p.6
    8- DUEKOUE, le deuxième poème de notre travail, extrait d'une vie lisse et cruelle, pp.31-32
    9- Idem, v.28, p.32
    10- Cf. note 4 p.6
    11- Idem
    12- Ibidem
    13- Cf. note 8
    14- Idem
    2- COMME UN AFRICAIN

    Le poète, par sa présence dans les poèmes, a une image d'apatride. Cette image est très vite suppléée par une autre image de soi. Il se voit comme un africain. Par un africain, nous pouvons dire d'une personne qui « est de l'Afrique »1, en d'autres termes qui appartient à l'Afrique. Et DERVAIN se dit appartenir ou être de l'Afrique :

    Lorsqu'à tous les instants chaque jour il me faut
    Fouiller dans ma mémoire et rappeler aux autres
    [...]
    [que l'Afrique est] ma patrie2

    Voici ce que dit Eugène DERVAIN de lui-même.
    Par l'emploi des adjectifs possessifs « mon », « ma », ... le poète s'attribue l'Afrique car « cette terre [lui est] chère »3. Il ne peut plus sans passer. Il s'est trouvé une terre, une nation, et c'est l'Afrique. Ces adjectifs mettent en évidence une relation de réciprocité entre le poète et l'Afrique. Le poète dit être le possesseur de l'Afrique : « mon Afrique »4, et de l'Afrique être issu : « ma patrie »5. En effet, dans le mot « patrie », nous avons le mot « père » or le père est le géniteur. En d'autres mots, « patrie », dans son sens étymologique, signifie « pays du père »6. Acceptant alors ce sens premier du lexème « patrie », nous pouvons sans doute dire qu'Eugène DERVAIN, de « ma patrie », le pays de son père, dit appartenir à l'Afrique. Il est originaire de l'Afrique car l'Afrique est le pays de son père : « De me dire, mon Afrique, que tu es ma Patrie »7. Ce n'est pas surprenant de le voir dire dans DUEKOUE : « je ne suis pas étranger [...] »8.


    1- Dictionnaire Universel de poche, Paris, Hachette, 1993, p.10
    2- Cf. note 4, p.6, v. 21-23 et v. 32
    3- Idem, v.28
    4- Ibid, v.32
    5- Ib
    6- Dictionnaire pratique du français, Paris, Hachette, 1987, p.801
    7- Cf. note 2
    8- Cf. note 8, p.7
    Eugène DERVAIN peut se dire africain, et nous aussi, nous pouvons le dire sans faux-fuyants car les éléments de la métalinguistique qui parsèment les deux corpus9 prouvent qu'il est de l'Afrique : « le niger, ébriés, GRAND BASSAM, COCODY, ANOUMABO, BLOKOSS, FANTI, BETE, GUERE, NIABOUA, SENOUFO, les tambours, laghia (A MA TANTE QUI DECOUVRIS l'AFRIQUE EN 1965), DUEKOUE, tambour (DUEKOUE) ». Dans son discours, il ne se cache pas, il est africain et fier de l'être. Et l'Afrique, il la connaît car il est de l'Afrique, et l'Afrique est son continent.


    DERVAIN, croyant se cacher derrière le discours poétique10, a laissé des indices d'énonciation mettent à nu son image de soi. Il s'est d'abord défini comme un apatride avant de confirmer son statut d'africain. Acceptant donc qu'il soit un africain, il aura une vision de l'Afrique.





    II- LA VISION DE DERVAIN DE L'AFRIQUE


    Il serait hasardeux sans nous donner une méthode pour appréhender la vision du poète. Pour mieux élucider cette vision, nous avons pris un certain parti qui « veut que l'œuvre s'explique seulement par la psychologie individuelle de l'auteur »11. Il nous faut donc « procéder à la psychanalyse effective de l'auteur [...] »12. Et c'est à Mauron que revient le mérite d'avoir élaboré une méthode d'approche appelée psychocritique13.


    9- Cf. note 8, p.7
    10- Pour ne pas susciter une confusion, du discours poétique, nous retenons que le langage de la poésie.
    11- Cf. note 8, p.3, il note la difficulté de cette méthode est qu'on rencontre.
    12- Mauron (Charles), Des métaphores obsédantes aux mythes personnels, Paris, José Corti, 1978.
    13- Idem
    Cette méthode permet de mettre à nu la personnalité profonde de l'auteur, en d'autres termes l'état d'âme d'Eugène DERVAIN. A travers les mots, les expressions, les images qui reviennent de manière consciente ou inconsciente sous la plume du poète que Mauron appelle « métaphores obsédantes »14, nous allons montrer que l'Afrique pour DERVAIN est une quête identitaire et aussi sa patrie.

    1- UNE QUETE D'IDENTITE

    Dans la carte d'identité15, Jean Marie ADIAFFI soutient, par le personnage Mélédouman, que l'identité d'une personne, c'est d'abord avoir un nom, puis une terre et enfin un peuple. C'est aussi la conception de l'identité chez l'africain. Se fiant sur ce principe, nous pouvons dire de l'identité que c'est l'acceptation de l'être en tant que tel, et Eugène Dervain est à la recherche de cette terre, de ce peuple pour établir son identité. Il en est obsédé.
    Dans le corpus16, le mot « terre » est occurrent et laisse sans doute dire que le poète est obsédé de posséder une terre. Nous avons dans A MA TANTE QUI DECOUVRIS L'AFRIQUE EN 196517 « la terre (v.26), cette terre (v.28) » et dans DUEKOUE18 « terre amoureuse (v.6), voici la terre (v.14) ». Il a besoin d'une terre pour être chez lui et pour ne pas qu'on dise de lui qu'il est « un étranger »19. Ce n'est pas seulement le mot « terre » qui forme la métaphore obsédante de DERVAIN. Il y a aussi « la forêt, la savane, la mer, plante, la floraison, des feuilles d'herbe, la montagne... ». Ces mots utilisés, épars, par le poète révèlent un cadre, un environnement, un lieu, un espace géographique qu'il se crée dans son esprit, dans sa conscience, et où il fait bon vive : « la douceur, sa fraîcheur, fécondité, féconditer ».
    Nous voyons un poète qui, des éléments communs et connus, et propres à la nature, crée son univers pour s'établir et s'installer. Il est aussi angoissé par la couleur de sa peau.


    14- Pr. Jean Marie KOUAKOU, cours sur la méthodologie critique : la psychocritique, présenté par Dr. Vahi Y. aux étudiants de Licence de Lettres Modernes à l'Université de Cocody/ Abidjan.
    15- Jean Marie ADIAFFI, La carte d'identité, Abidjan, CEDA, 1980, pp.28-29
    16- Cf. note 9, p3
    17- Cf. note 4, p.6
    18- Cf. note 8, p.7
    19- Idem
    Il refuse le fait d'être ce qu'il n'est pas. Il refuse d'être ce que la couleur de la peau lui impose. Il y a un refoulement20 total de son être et de sa chair. Un refus total de l'acceptation de la couleur de sa peau. Ce refus, ce refoulement assez constant dans l'inconscient du poète fait jaillir la personnalité du poète. Pour lui, la couleur de sa peau a été diluée : « Le hasard des courants a dilué ma peau »21 ou c'est « une couleur indécise » et prêtée22. Dans son subconscient, son inconscient, il refuse le principe que « la race fait nation »22. Son refus d'être identifié par la couleur de sa peau ou par la race l'amène à affirmer une identité qui lui propre mais encore ambiguë.
    Il semble épousé l'Afrique car « cette terre [d'Afrique lui] est chère [et cette terre ne lui est pas] étrangère »23. Il se reconnaît en Afrique, il saisit son être en Afrique car « les tambours par ici ne battent pas laghia »24 et « le son de [son] tambour [est] comme le son [de l'Afrique] »25. « Les siècles ont passé sur mon esclavage »26, un souvenir de l'histoire de l'Afrique, et ce souvenir parsème les poèmes : « le souvenir, mon souvenir, ma mémoire, mon rêve ». Ce qui renvoi à son enfance. Une enfance traumatisée du fait qu'il n'est ni blanc ni noir. C'est ce fait qui l'amène à chercher une identité vers l'Afrique. Eugène DERVAIN est en quête perpétuelle identitaire. La quête d'identité est donc son mythe personnel27. Nous avons dire qu'il saisit son être en Afrique. L'Afrique que sera-t-elle pour lui ?


    2- L'AFRIQUE, SA PATRIE

    Dire non à la race qui fait nation, Eugène DERVAIN doit trouver un idéal, un cadre pour se réaliser. Et ce cadre, c'est l'Afrique. Il semble trouvé en Afrique son identité car il est baigné dans la pure perfection de l'Afrique28 :

    20- Thierry Bonfanti, Michel Lobrot, la psychanalyse, Paris, Hachette, 1995-1999
    21- Cf.note 4, p.6
    22- Cf. note 8, p.7
    23- Cf. note 4, p.6
    24- Idem
    25- Cf. note 8, p.7
    26- Idem
    27- Cf. note 12, p.9
    28- Cf. note 8, p.7
    J'avais rêve de baigner mon rêve dans la pure perfection de
    ton corps Afrique.
    Et son Afrique, à lui, c'est « GRAND BASSAM, COCODY, ANOUMABO, BLOKOSS »29 et « DUEKOUE »30. C'est l'Afrique des « semailles [et des] moissons »31. C'est l'Afrique où « un rendez-vous d'amour est toujours un printemps »32. C'est l'Afrique où les peuples tels que « FANTI, BETE, GUERE, NIABOUA, SENOUFO » l'ont accepté. C'est l'Afrique en général et la Côte d'Ivoire en particulier. Le continent africain trouble la conscience du poète et submerge à la surface de son inconscient : « mon Afrique, AFRIQUE, Ton corps AFRIQUE ». Au fur et à mesure que le poète progresse, l'écriture du mot « Afrique » change de Caractère scriptural. Ce qui révèle l'importance que ce dernier accorde à l'Afrique. Aux yeux du poète, l'Afrique a une grandeur, et elle est importante. C'est cette Afrique que « le poète [...] entend demeurer fidèle »33. L'Afrique, c'est celle qui a dit au poète tu n'es pas « étranger » mais frère, fils car c'est « [ton] Afrique », et lui de lui répondre « [...] tu es ma patrie ».
    L'obsession d'appartenir à l'Afrique est tellement grande qu'il se contente de dire « tant pis s'il faut t'aimer silencieusement ». Non seulement le mot « Afrique » revient plusieurs fois dans le corpus mais aussi les mots tels que « la ville, ce pays, nation, ma patrie » coulent sur la plume du poète. Sa soif de trouver une identité est satisfaite. Il a enfin trouvé son identité, l'identité dans la conception africaine, « [...] Puisque tout ici [l'] appartient et atteste ce qu' [il est, qu'il est] »34.


    DERVAIN, sans se rend compte qu'il est à la quête perpétuelle d'une identité, va soulager son manque par une identité qu'il s'impose lui-même ; celle de l'Afrique. S'attribuer une identité africaine n'est-il pas se considéré comme un connaisseur de l'Afrique ou comme un défenseur des valeurs africaines ?


    29- Cf. note 4, p. 6
    30- Cf. note 8, p.7
    31- Idem
    32- Cf. note 4, p. 6
    33-- Cf. note 8, p.3
    34- Cf. note 4, p. 6


















    PARTIE II : DERVAIN ET LA NEGRITUDE
























    I- DERVAIN : AFRICANISTE OU NEGRITUDIEN ?



    Nous touchons ici le but de notre mémoire1, celui de montrer qu'Eugène DERVAIN est soit un africaniste soit un négritudien. Cependant, il n'est pas question d'appliquer une méthode critique quelconque pour appréhender le sujet2. Nous avons déjà fait appel à deux méthodes critiques3. Cette dernière partie est une sorte de synthèse que nous avons appelée « synthèse explicative ». Synthèse explicative, parce qu'il est question de dire ce que nous avons retenu de la première partie ; parce qu'il est question aussi d'expliquer les poèmes par une sorte de lecture méthodique4. C'est pour toutes ces raisons que nous avons optées pour cette démarche un peu personnelle. Dans cette démarche, nous verrons successivement DERVAIN en tant qu'africaniste, et DERVAIN en tant que négritudien et la négritude de DERVAIN.


    1- DERVAIN, UN AFRICANISTE

    Un africaniste est un « spécialiste des langues et civilisations africaines »5. Pour étendre cette définition du dictionnaire, nous pouvons dire qu'africaniste est une personne qui s'intéresse à l'Afrique parce que son histoire, son origine est de l'Afrique. C'est aussi un écrivain latin ou européen originaire de l'Afrique.
    Partant donc de cette définition, nous voyons Eugène DERVAIN en tant qu'un africaniste au sens premier du terme. En effet, dans ses poèmes, il se présente comme un africain6 car il dit appartenir à l'Afrique. L'Afrique, il la connaît, avons-nous dit. « Conscient d'être un individu hybride, étranger à lui-même comme à ses frères de race »8, Eugène DERVAIN

    1- Allusion au thème de notre mini mémoire : Eugène Dervain, un africaniste ou un négritudien ?
    2- Allusion au titre du grand I de la deuxième partie.
    3- Allusion aux méthodes utilisées dans la première partie de notre travail.
    4- Il n'est pas question d'appliquer concrètement la lecture méthodique.
    5- Petit Robert, 1972
    6- Voir l'image de soi : comme un africain, pp. 8-9
    7- Idem.
    8- Jacques Chevrier, la littérature nègre, Armand Colin/Nouvelles Editions Africaines
    renonce à la couleur de sa peau parce qu'il n'est pas ce qu'il est, c'est-à-dire hybride ;
    parce que la couleur de sa peau est une couleur de circonstance9 ; parce que dans ses veines coule le sang africain ; parce que la couleur de sa peau est le fruit de l'esclavage10.
    Les siècles ont passé sur mon esclavage
    au bout desquels on m'a fait ce prêt d'une couleur indécise
    quand on vous persuade que la race fait nation

    Dervain est un spécialiste des langues africaines car il parle bien « FANTI, BETE, GUERE, NIABOUA, SENOUFO »11 et des civilisation africaines car il sait qu'à DUEKOUE « [...] l'homme plante et ne tue pas l'épervier »12. Pour s'intéresser à l'Afrique, il faut, comme le dit Alain Ricard, commencer par apprendre une langue africaine13. Et c'est ce qu'à faire Eugène DERVAIN, lorsqu'il cite les langues parlées en Afrique voire en Côte d'Ivoire dans ses poèmes. Il découvre l'Afrique en même temps que sa tante, et l'épouse comme sa patrie car il était en quête perpétuelle d'une identité, et voila qu'il la découvre au cœur de l'Afrique, surtout de la Côte d'Ivoire. Il s'est profondément enraciné dans le continent africain qu'il laisse « l'Afrique [palpiter] au cœur de ses préoccupations »14. En le lisant de près, on verra qu'il se dit plus africain que les africains eux-mêmes :
    De me dire, mon Afrique, que tu es ma patrie15
    [et que]
    Je ne suis pas étranger à l'enivrement de ce matin.16
    Car il est fier d'être un africain, et il s'enorgueillit que l'Afrique soit sa patrie. L'africanisme d'Eugène DERVAIN a un nom, c'est « l'ivoirianisme » ou « l'ivoirisme ». C'est-à-dire propre à la Côte d'Ivoire. S'approprier l'Afrique n'est-elle pas une manière de proclamer sa négritude ?

    9- Allusion à un poème de Bernard DADIE.
    10- Cf. note 8 p7
    11- Cf. note 4 p.6
    12- Cf. note 8 p7
    13- Alain RICARD, De l'africanisme aux études africaines. Textes et « humanités ».
    14- Voir la note de F.X. Cuche à la deuxième page de couverture de UNE VIE LISSE ET CRUELLE.
    15- Cf. note 4 p.6
    16- Cf. note 8 p7

    2- DERVAIN, UN NEGRITUDIEN

    Le concept de la négritude est « un champ de possibilités interprétatives »17, c'est-à-dire ce terme est ouvert à toutes sortes d'interprétations, et les encres des critiques ne cessent de couler. Pour cela, il est préférable de connaître la définition que lui accordent ses concepteurs. Césaire la définit ainsi18 :
    La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'être noir et l'acceptation de ce fait , de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture.
    Et Senghor l'explique en ces termes19 :
    La Négritude, c'est l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir, telle qu'elles s'expriment dans la vie, les institutions et les œuvres des Noirs. Je dis que c'est là une réalité : un nœud de réalités
    Mais Césaire insistera sur le fait que la définition qu'il donne à la négritude ne peut être valable que par la coexistence d'autres définitions. C'est ce qui l'amène à dire « qu'outre sa négritude, il est d'autres négritudes dont la plus célèbre reste présentée comme la défense et l'illustration des valeurs africaines par Léopold Sedar Senghor »20.
    La négritude, dira Marcien Towa, est avant tout un mouvement poétique21 dans lequel l'on dit être fier d'être noir et de présenter les valeurs africaines. Sans se hasarder avec la définition du concept de la négritude, nous pouvons dire que c'est à partir de ces définitions susmentionnées que nous allons rechercher une définition dans les textes d'Eugène DERVAIN, une définition qui lui sied. En effet, la négritude est une culture de mémoire et d'émotion. Et cette négritude se lit dans ses poèmes. La culture de la mémoire est le propre du noir or chez DERVAIN, c'est l'écriture de la mémoire. Il use à bon escient d'un vaste champ lexical de la mémoire : « le souvenir, mon souvenir, ma mémoire, mon rêve... ». DERVAIN se rappelle, se souvient de l'Afrique de ses ancêtres22, l'Afrique des danses, des « semailles », des « moissons » et des « tambours ». Il se présente cette Afrique comme une personne flamboyante, généreuse, belle...

    17- UMBERTO Eco, Œuvre ouverte, chap.4, Paris, Editions Points, 1965, p. 138
    18- Lylian KESTELOOT, la négritude hier et aujourd'hui in Césaire et Senghor. Un pont sur l'Atlantique, Paris, Editions L'Harmattan, 2006
    19- Idem
    20- Dr. Fatiha BOULAFRAD, nègre je suis, nègre je resterai : dernière parole d'un homme constaté et contesté
    21- Cf. note 11. p. 9
    22'- Allusion à un poème de David DIOP
    Les vers qui s'ensuivent l'illustrent bien :
    « Les rouges frondaisons des flamboyants de mai »23
    « le couteau d'un nuage nous partagea la pomme »24
    « Une beauté aussitôt saisie que possédée »25
    « J'avais rêvé de baigner mon rêve dans la plus pure perfection de
    Ton corps Afrique »26
    Ce dernier vers magnifie l'Afrique, et nous laisse sans doute dire que DERVAIN chante l'Afrique comme les précurseurs de la négritude. Et Cuche de dire que « E. DERVAIN rejoint en cela la pure tradition africaine.[...] parti à la recherche de sa propre négritude, [il] s'est profondément enraciné dans le continent »27. Cet enracinement est dû à l'amour qu'il a pour le continent : « Tant pis s'il faut t'aimer silencieusement »28.
    Et la négritude de DERVAIN, c'est le mélange de la négritude de Césaire et de Senghor. Refuser la « couleur indécise » de sa peau pour revêtir celle de l'africain et brandir les valeurs culturelles de ce dernier, c'est être vraiment un négritudien.



    Eugène DERVAIN donne un autre visage à la négritude. Pour être un négritudien, dans sa conception, c'est d'abord s'intéresser à l'Afrique, « [lire...] dans la géographie précise de [son] corps (de l'Afrique) »29 ensuite, et présenter enfin ses valeurs culturelles et esthétiques.







    23- Cf. note 4, p.6
    24- Idem
    25- Ibidem
    26- Cf. note 8, p.7
    27- Cf. note 4, p.6,
    28- Idem, v33
    29- Cf. note 8, p.7
    II- LA NEGRITUDE DE DERVAIN


    La négritude, l'avons nous vue comme « la simple reconnaissance du fait d'être noir et l'acceptation de ce fait »1 ou comme « l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir »2. Chez DERVAIN, en associant donc la négritude de Césaire et Senghor, la négritude prend un autre visage, celui de l'africanisme. Car dans sa négritude, nous voyons le concept de l'africanisme. Il n'est pas un africaniste, il est plus que ça ; il n'est pas aussi un négritudien, il est plus que ça. La négritude de DERVAIN va au-delà du concept de l'africanisme et celui de la négritude.
    « Le mouvement de la Négritude est né, peu importe l'origine et l'histoire du mot, l'essentiel est qu'il existe désormais une voix africaine dont les échos n'ont pas fini de retentir »3, et DERVAIN, le sachant, use de ce concept à divers interprétations pour faire entendre sa voix dans le continent africain et définir sa négritude.
    Nous voulons montrer que la négritude de DERVAIN peut se définir comme une authenticité africaine, comme une quête identitaire, et le souci de préservation de cette identité lui permet donc de saisir l'autre, de le connaître et de faire partie de sa vie quotidienne. Pour saisir donc la négritude de DERVAIN, nous allons d'abord la définir comme une écriture de soi, et puis comme une écriture de l'autre.


    1- UNE ECRITURE DE SOI

    L'écriture de DERVAIN s'approprie la nature, l'espace, l'environnement,... Elle est en contact permanent avec la nature. L'évocation des éléments de la nature « l'eau, la forêt, la savane, la mer, la terre, montagne, rivage, étoiles, ciel, nuage... » donne une tonalité lyrique à ces poèmes. S'attarder à cela, nous risquerons de nous contredire plus tard. Le lyrisme, chez DERVAIN, c'est « le souvenir, le rêve, la mémoire ». Le lyrisme, nous savons, est le caractéristique de la première personne traduisant ses émotions ; évoquant le souvenir d'enfance, les éléments de la nature. Le lyrisme, chez DERVAIN, est

    1- Cf. note 18, p.16
    2- Idem
    3- Jacques CHEVRIER, Littérature nègre, Armand Colin/Nouvelles Editions Africaines
    l'écriture de soi. Ici, ce n'est pas une auto-fiction ni une autobiographie mais une écriture à la première personne. Eugène DERVAIN écrit à la première personne : « nous, je, j', m' mon, ma... ».
    Ses poèmes acquièrent toutes ses énonciativités, c'est-à-dire ses poèmes prennent en compte le sujet parlant dans son énoncé. Eugène se présente lui-même comme un apatride, « un étranger » à la recherche d'une « nation », d'une identité. Son écriture devient alors une écriture de quête identitaire. Le lyrisme, l'énonciativité, la quête identitaire,... des termes qui renvoient à une seule réalité : l'image de soi du poète. Le poète se présente donc comme un quêteur d'identité. Sa quête l'amène à s'intéresser à l'Afrique, à la découvrir, à l'épouser et à s'identifier à elle. D'où son africanisme car il y a sa négritude qui domine. C'est donc une synthèse de la pure négritude et du pur africanisme. Cette écriture de soi qui marque sa négritude le pousse à adopter une autre écriture, celle de l'autre.


    2- UNE ECRITURE DE L'AUTRE

    L'autre, chez DERVAIN, ce n'est pas l'inconnu. C'est une personne qu'il tutoie tous les jours et qu'il connaît car cette dernière fait partie de sa vie. La présence de l'autre est marquée par les pronoms « tu, toi, te, t',... » et par les adjectifs possessifs « ta, ton, votre, vos,... ». Cette présence de l'autre met en évidence le souci du poète de ne plus penser à lui seul mais à l'autre voire tout le monde ; et du coup de saisir sa négritude. C'est une négritude qui se définit également comme pas la fierté d'être noir ou hybride mais comme la fierté d'être ensemble, comme des frères et sœurs, comme la fierté d'appartenir à un groupe. Cette négritude se confirme par la valeur associative des pronoms personnels « je » et « tu », et des possessifs « mon » et « ton », et s'englobe par le pronom « nous ». C'est une négritude plurielle. Il faut être proche de l'autre pour pouvoir le comprendre et le saisir. Et c'est ce que fait DERVAIN en adoptant dans ses poèmes l'écriture de l'autre. L'écriture de l'autre, ce n'est pas fait sa biographie, c'est une sorte de l'alter ego dans l'écriture. C'est ce que les théoriciens appellent l'altérité. L'autre devient comme lui, et lui comme l'autre. C'est pourquoi il dit :
    [...] je reconnais le son de mon tambour
    Comme le son du tien.
    L'autre devient son complice, son ami inséparable, d'où l'emploi de « nous » dans ses poèmes.
    La négritude de DERVAIN dépasse la négritude des premiers auteurs appelée la négritude d'hier4. Sa négritude est celle d'aujourd'hui, celle qui ne revendique plus et ne « proclame [plus] sa tigritude »5 ; celle qui, auprès de l'africain, permet de saisir soi-même. La négritude de DERVAIN est donc la négritude de quête identitaire à travers l'autre, l'africain.



























    4- Cf. note 18, p.16
    5- Allusion à Wole Soyinka : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude,il tue sa proie et la dévore »


    CONCLUSION



    Pour appréhender un texte poétique (un poème), ce n'est pas seulement la prosodie, l'étude des rythmes, la versification, la métrique ; ce n'est pas aussi l'expliquer littéralement, mais de voir d'autres méthodes ou théories car la poésie est un champ de possibilités interprétatives, et on risquerait de ne pas saisir la signification du texte poétique. Nous ne disons pas que ces méthodes ou ces théories susmentionnées ne sont pas fiables, au contraire elles le sont mais insuffisantes car elles présenterons des limites lors de les appliquer sur un texte poétique quelconque. C'est pourquoi, nous avons, à nos poèmes, appliqué ou utilisé la théorie de l'énonciation pour déceler l'image de soi de DERVAIN. Cette théorie a permis donc de voir le poète se considérer comme un africain. Aussi avons-nous utilisé la psychocritique pour appréhender l'état d'âme du poète. Par cette méthode critique, nous avons su que le poète, par une quête identitaire, se donne l'Afrique pour patrie.
    DERVAIN conjugue la négritude de Césaire et de Senghor pour se définir une négritude personnelle. Sa négritude, c'est de s'imprégner de la réalité africaine. Cette négritude a un visage d'africanisme. Et son africanisme a un nom, celui de « l'ivoirianisme » ou de « l'ivoirisme ». DERVAIN est, à la fois, un africaniste et un négritudien car l'Afrique bat dans son cœur et le sang africain coule dans ses veines, et son écriture, celle de l'africain. Ce qui donne une couleur à sa négritude. Sa négritude devient donc une authenticité africaine, une quête identitaire à travers l'autre, l'africain. Nous disons que son contact avec l'Afrique l'a permis de comprendre ce qu'il est et de définir sa négritude sur les traits d'un africanisme.
    Nous croyons atteindre notre objectif, cependant nous pensons qu'il était possible pour nous de faire appel à d'autres méthodes critiques telles que la sociocritique pour saisir la réalité sociale, le conflit social que présente DERVAIN pour définir sa négritude ; l'intertextualité pour analyser les textes qu'il a fait appel pour cadrer sa négritude.
    Ceci serait intéressant, et enrichissant si ces méthodes ont été utilisées pour monter que DERVAIN, en donnant le visage d'africanisme à sa négritude, n'abandonne-t-il pas la négritude d'hier pour définir les basses d'une négritude d'aujourd'hui.



















    BIBLIOGRAPHIE


    I- ŒUVRES

    BROCH Hermann, « Genèse du livre », les irresponsables. Tr. A. Picard, Paris, Gallimard
    Eugène DERVAIN (1999), UNE VIE LISSE ET CRUELLE, Abidjan, EDILLIS
    Jacques CHEVRIER, Littérature nègre, Armand Colin/Nouvelles Editions Africaines
    Jean Marie ADIAFFI (1980), La carte d'identité, Abidjan, CEDA
    Lylian KESTELOOT(2006), Césaire et Senghor. Un pont sur l'Atlantique, Editions
    L'Harmattan
    Marcien TOWA (1971), Léopold Sedar Senghor : Négritude ou Servitude ? Yaoundé,
    Edition CLE
    MAURON Charles (1978), Des métaphores obsédantes aux mythes personnels, Paris,
    José Corti
    NEVEU franck, Lexique des notions linguistiques, Paris, Armand Colin
    Sarfati Geogess ELIA, Elément d'analyse du discours, Paris, Armand Colin
    Précis de pragmatique, Paris, NATHAN
    Tierry BONFATI, Michel LOBROT(1995-1999), La psychanalyse, Paris, HACHETTE

    II- DICTIONNAIRES

    Dictionnaire pratique du français, Paris, HACHETTE, 1987
    Dictionnaire le Petit Robert, Paris, 1972
    Dictionnaire Universelle de Poche, Paris, HACHETTE, 1993

    III- ARTICLES

    Pr. BOHUI Hilaire (2009-2010), Cours surs le discours, la pragmatique : une approche
    en analyse. UV 304.1
    Pr. Jean Marie KOUAKOU (2007-2008), Cours sur la méthodologie critique : la
    psychocritique. UV 305.2.2

    IV- SUR LE NET

    Alain RICARD, De l'africanisme aux études africaines. Textes et « humanités »
    Disponible sur http // classiques.uqac.ca/contemporains/.../ africanisme_études_africaines.pdf
    Annie BRISSET, La poésie pense : une modalité assomptive de la connaissance.
    Disponible sur http //www.erudit.org/revue/TTR/1999/v12/n1/037350ar.pdf
    Dr. Fatiha BOULAFRAD, Nègre je suis et Nègre je resterai : la dernière confession d'un
    homme constaté et contesté. Disponible sur http// ressources-
    cla.univ-fcomte.fr/gerflint/Algerie5/boulafrad.pdf







    TABLES DES MATIERES



    Sommaire 2

    Introduction 3-4

    PARTIE I : DERVAIN et l'Afrique 5

    I- L'image de soi de DERVAIN 6

    1- Comme un apatride 6-7
    2- Comme un africain 8-9

    II- La vision de DERVAIN de l'Afrique 9

    1- une quête d'identité 10-11
    2- l'Afrique, sa patrie 11-12

    PARTIE II : DERVAIN et la négritude 13

    I. DERVAIN : africaniste ou négritudien 14

    1- DERVAIN, un africaniste 14-15
    2- DERVAIN, un negritudien 16-17

    II- la négritude de DERVAIN 18

    1- une écriture de soi 18-19
    2- une écriture de l'autre 19-20


    Conclusion 21

    Bibliographie 22


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